WDFPF : European Powerlifting Championship 2011

Un titre en anglais, « ça le fait » quand même ! Aussi, les termes « Force athlétique », « Développé couché » et « Soulevé de terre », seront-ils exceptionnellement bannis de cet article et respectivement remplacés par « Powerlifting », « Bench Press » et « Deadlift ».

Je n’aurais jamais parié un kopeck sur une éventuelle participation à une compétition internationale il y a encore trois mois. Et puis, j’ai terminé la finale FSFA en atteignant le minima nécessaire pour le Championnat d’Europe WDFPF qui allait se dérouler à Bournemouth, en Angleterre. Je me suis finalement laissé tenter, histoire de faire l’expérience d’une compétition cosmopolite. Le formulaire d’engagement rempli, je pouvais échanger mes kopecks contre des pounds…

Alors, la WDFPF, what’s that ? La World Drug-Free Powerlifting Federation, dont le site se trouve ICI, est une fédération internationale animée par la volonté de promouvoir un sport sans produits dopants, grâce à une politique particulièrement répressive. 10% des athlètes engagés au cours des compétitions sont contrôlés et les sanctions sont sévères : deux ans d’exclusion en cas de test positif aux amphétamines et exclusion définitive pour prise avérée de stéroïdes. Résultats : des barres plus humaines et moins d’élitisme dans les qualifications. Les compétiteurs équipés et non équipés concourent séparément.

Le lieu : Nous étions quatre – Jean Claude, Christophe, Serge et moi – à nous rendre à l’Université de Bournemouth, une ville située au sud de l’Angleterre pour ce Championnat d’Europe.

La pesée : Participer à une compétition à l’étranger présente l’intérêt de se confronter à de nouvelles contraintes; à savoir, la barrière de la langue et le décalage horaire. Certes, le dernier est minime entre la France et l’Angleterre – une heure – et pourtant ce petit écart prend une autre proportion lors de la pesée et le moment de passer sous les barres… surtout lorsque l’on tire sur le premier plateau ! Habitué à me présenter à la pesée aux alentours de 8h30, ce matin, il fallait nous présenter à 7H30; 6h30, heure française !!! Allez, mon poids : 73,1 kilos, ce matin, sans être passé « m’alléger » un peu dans les toilettes because j’avais la tête dans le c… J’ai rarement été aussi léger pour une compétition.

La compétition : Le gymnase est relié au hall d’entrée et à la cafétéria de la Bournemouth University par un long couloir. Après la pesée, il est temps de récupérer le T-Shirt de la compétition, de faire contrôler son équipement et de prendre la hauteur des supports pour le Squat…

Deux plateaux, A et B, ont été installés l’un à côté de l’autre pour limiter la durée de ce Championnat. Chacun est équipé d’un vidéoprojecteur pour permettre au public de suivre les matchs qui vont se jouer entre les athlètes de même catégorie.

Les athlètes du plateau B auront la chance de tirer avec des disques IVANKO, que l’on rencontre très rarement dans les compétitions françaises. J’adore ces disques avec leur face et leur pourtour chromés…

Bon, ce n’est pas tout ça, mais il faut que j’avale quelque chose : J’ai faim !

Squat : La compétition débute à 9h30; 8h30 heure française. Je me trouve dans le 1er groupe du plateau B, celui avec les disques IVANKO. TROP TROP BIEN ! Moins bien est l’échauffement : je n’ai avalé qu’une assiette de porridge, un café, enfin, un fond de tasse et un toast, servi après une demi heure d’attente, dans un restaurant situé à l’étage. C’est la première fois que je m’apprête à faire un squat à 160 kilos de si bonne heure et avec le ventre presque vide. Ah, au fait, je concours sans équipement.

Première barre…

– « Bar is loaded ! Deîvid Perwodoo, from France ! »

J’adore !

Paf, descente insuffisante. No lift.

Je demande malgré tout 167,5 kilos pour la suivante….

Ah ben m@&§@ alors ! on n’entend pas « good lift » à la fin de la vidéo, coupée trop tôt, pour dire que la barre est bonne ! j’y tenais, moi, au « good lift ! »…

La barre était vraiment lourde et les poids du côté droit n’étaient pas bien serrés. Je suis quand même dans le match et je valide la deuxième meilleure barre au squat dans ma catégorie de poids et d’âge. Je sais pourtant que je n’améliorerai pas mon record personnel aujourd’hui.

Troisième et dernier essai : je choisis 172,5 kilos. Je tâche de descendre au maximum, puis j’entame mon combat pour me redresser complètement. Alors, là, je n’ai plus de vidéo à présenter, parce que la batterie de mon caméscope, longtemps resté allumé par inadvertance, était complètement déchargée. c’est balo.

Une photo alors…

Ben zut, elle est floue…

Décision des arbitres : Good lift ! YEAH !!! Ouais, enfin, heu, ne nous réjouissons pas trop vite…

je suis appelé au bureau, et on m’explique, en anglais, que ma barre n’était pas chargée à 172,5 kilos comme je l’avais demandé, mais à… 170 kilos. Ooohhhh punaise, décidément, c’est la loose…. Comme il ne s’agit d’une erreur de ma part, une quatrième barre m’est accordée. Finalement, comme je venais à l’instant de tout donner, ou presque, je la refuse. Autant garder mon énergie pour la suite. Surtout pour le Bench.

Bench Press :

Première barre à 120 kilos. Une pure formalité… en principe. Je m’allonge sur le banc, saisis la barre, attends l’ordre d’amener la barre jusqu’à la poitrine, descends, attends le signal de repartir… – ok, c’est le moment – je repousse la barre qui freine assez rapidement pour s’arrêter à 15 cm de la poitrine !

No lift ! Ne pas parvenir à monter sa première barre, ça craint là… Je ne vais tout de même pas buller !

Je cherche à comprendre… encore une erreur des chargeurs ? Non, en fait, je me rappelle m’être allongé sur le banc, le dos à plat, les épaules, hors du banc, qui est déjà incroyablement mou. Le stress peut-être ?

Je redemande la même charge. Je me ressaisis. Mon tour venu, je m’applique à placer mes épaules et mes omoplates en appui sur le banc, je cambre le dos, colle ensuite les fesses sur ledit support (oulah ! oulah ! Rien de graveleux dans tout ça; je parle de Développé couché, euh de Bench press !) et les pieds près de celui-ci. Christophe me passe la barre. J’attends l’ordre de descendre l’essieu d’acier. Je marque une pause, puis je repars…Une petite photo, peut-être…

Ben, celle-ci aussi est floue. Mon photographe est atteint de la maladie de Parkinson décidément… Ceci dit, l’effet est pas mal.

La barre est montée; trois lumières blanches, mon essai est validé. Je suis soulagé mais je viens de perdre beaucoup de points. Je ne brillerai pas non plus dans ce mouvement aujourd’hui.

Pour le dernier essai, je ne prends pas de risque : 122,5 kilos. Trois lumières blanches.

Deadlift :

Pour ma première barre à 190 kilos, je n’ai ni vidéo, ni photo à présenter. La loose, vraiment… Ou alors, j’ai ça; La barre que j’avais, avec quelques disques en plus…

Sinon, j’ai la même, légèrement floue…

Second essai avec 200 kilos.

Aahh, ben en voilà, une belle photo !

Ma neuvième et dernière prestation de la journée, à 205 kilos se solde par un échec : la barre n’a pas dépassé la hauteur des genoux alors que fin mars je parvenais à la valider au second essai.

My results :

1. SQUAT : 375 lbs ( 170 kilos)
2. BENCH PRESS : 270 lbs( 122,5 kilos)
3. DEADLIFT : 440 lbs ( 200 kilos)

Total :1 085 lbs ( 492,5 kilos)

Bilan : 5ème senior -75 kilos, toutes catégories d’âge confondues – j’avoue ne pas avoir trop compris le classement final…; 6 barres réussies sur 9; un total en dessous de celui de ma précédente compétition. Cette première incursion dans une compétition internationale me laisse, sur le plan sportif, le sentiment d’avoir raté un grand rendez vous; le manque de vidéos et de photos vient renforcer cette impression. J’en reviens malgré tout enrichi d’une expérience nouvelle; j’ai fait la connaissance de compétiteurs d’autres pays et puis ma vitrine à trophées, tout comme ma tête et mon cœur, sont désormais remplis de bons souvenirs…